Parfois, il arrive qu’un mot ou une partie de mot soit répété plusieurs fois à la suite. Comme ça, tout seul, sans que tu ne le veuilles. Le bégaiement vient spontanément, sans que tu le décides.

Parfois, un son reste bloqué, aussi de façon involontaire, sans que tu ne le souhaites.

Exemples :
  • Je Je je je je je suis en train de jouer.
  • La vvvvvvvvvvoiture de papa est bleue.
  • B.onjour, je m’appelle Luc.
Le bégaiement n’a rien à voir avec le fait de devoir bien réfléchir avant de prononcer un mot.
Le bégaiement n’a rien à voir avec le fait que tu hésites parfois ou que tu doives répéter plus calmement.

Le bégaiement n’est pas quelque chose de gai ! As-tu déjà entendu quelqu’un dire : « youpi, je bégaie beaucoup ! »

Trois enfants sur 100 bégaient avant l’âge de 9 ans.
Un sur 100 aura vraiment des difficultés avec le bégaiement.

Cela correspond :
  • Pour la Wallonie à : +/- 39 710
  • Pour la Flandres à : 55 000
  • Pour la Belgique : 100 000
  • Pour l’Europe : 5 million
  • Pour le monde entier : 70 million

Le bégaiement se manifeste dans le monde entier. Des recherches ont été effectuées dans 50 pays différents.

Quelqu’un bégaie parce que son cerveau est agencé de façon à pouvoir bégayer. La « fabrique de la parole » est « construite » de telle sorte à ce que le bégaiement soit possible. C’est ce qu’on appelle « la prédisposition ».

Tu fabriques des images mentales dans ton cerveau. Toutes sortes de zones dans ton cerveau sont donc actives. Il s’agit de zones avec des images, avec des bruits/sons, des zones du goût, de l’odorat...

L’activité de ces images mentales est transférée vers la zone qui produit le langage. Cela veut dire : les sons, les mots, les phrases.

De la zone du langage, les informations sont envoyées vers les zones qui programment les mouvements de la parole (la zone prémotrice). Ces programmes de mouvements sont envoyés vers les zones cérébrales qui dirigent les muscles dont tu as besoin pour parler (le cortex moteur).

Quand tu parles, tu diriges +/- 140 000 fibres musculaires par son ! Et tu produis +/- 30 sons par seconde...

Lorsque les zones cérébrales, impliquées dans la production de la parole, sont perturbées par d’autres évènements qui se passent, alors le bégaiement peut augmenter/s’intensifier.

C’est souvent le cas lors de l’utilisation d’une langue complexe/difficile, ou dans le cas de la nervosité, de l’excitation... ou quand tu trouvesquelque chose de captivant, ou que tu entends quelqu’un d’autre qui bégaie...

Mais ce n’est pas tout le temps comme ça. Parfois, le bégaiement est moins présent. Le bégaiement peut donc être très fluctuant. Quelqu’un qui bégaie, ne bégaie pas toujours. C’est comme quand quelqu’un s'est blessé à la jambe, il ne tombe pas tout le temps non plus !

Certains trouvent ça surprenant que quelqu’un puisse bégayer beaucoup, parfois moins et parfois pas du tout. Ils s’attendent alors à ce que tu puisses parler continuellement de façon fluide (sans bégayer). C’est une idée fausse.

Le bégaiement peut parfois se manifester de manière intense et parfois moins intense.

Cette variabilité peut être liée à plusieurs choses :
  • Parfois, c’est en lien avec la difficulté de la langue,
  • Parfois c’est en lien avec ce que tu veux dire,
  • Parfois c’est en lien avec le degré d’importance de ce que tu veux raconter,
  • Parfois c’est parce que tu as peur de bégayer,
  • Parfois c’est avec ton interlocuteur (la personne qui t’écoute).
  • Souvent, c’est en lien avec tes expériences passées et avec ce que ton cerveau complexe a retenu, enregistré et appris.
Souvent, une personne ne bégaie pas ou presque pas quand elle parle à un animal, ou récite un poème, ou joue du théâtre ou chante... Cela s’explique par le fait que tu utilises d’autres circuits cérébraux qui sont apparemment moins touchés que ceux impliqués dans le bégaiement.

Tu ne sais donc pas y faire grand-chose. Il n’est pas possible de parler tout le temps, à tout le monde, dans toutes les situations en chantant ou de façon très rythmée.

Le bégaiement peut se manifester entre 2 ans et 9 ans, mais en moyenne il apparaît à l’âge de 3 ans. La moitié des enfants commence à bégayer avant l’âge de 3 ans !

Le moment où tu commences à bégayer est en lien avec le développement de ta parole et de ton langage. Les enfants qui commencent à parler très tôt peuvent aussi développer le bégaiement plus jeune. Cela arrive plus chez les filles que chez les garçons.

Ton caractère joue aussi un rôle. Si tu as un tempérament fort, alors tu auras tendance à développer le bégaiement plus tôt.

3 enfants sur 4 commencent à bégayer progressivement et 1 sur 4 commence à bégayer soudainement.

Parfois, le bégaiement est davantage présent pendant quelques jours ou semaines, et puis à nouveau moins. On a même parfois l’impression que le bégaiement a disparu. Et puis ça revient.

Le bégaiement se présente davantage chez les garçons que chez les filles.

Parfois, le bégaiement peut disparaître, guérir seul. Cela arrive chez plus ou moins un enfant sur trois.

Pour un autre tiers, le bégaiement disparaît quasi totalement. Il reste encore quelques petites disfluences, quelques petits accros.

Pour le dernier tiers, le bégaiement devient un problème et gênant. Ce n’est pas gai pour l’enfant qui bégaie.

Dans les formes légères de bégaiement chez les jeunes enfants, le bégaiement se rétablit plus facilement. Il s’agit de +/- de 73 enfants sur 100.

Les formes plus sévères du bégaiement chez les jeunes enfants se rétablissent beaucoup moins de manière spontanée. Il s’agit de +/- 16 enfants sur 100.

Les pensées sont fréquentes chez les enfants et les adultes qui bégaient. Il est tout à fait normal de trouver que le bégaiement n’est pas agréable. Malheureusement, ces pensées ne t’aident pas à avancer.

On appelle ces pensées, tout simplement, « des pensées qui n’aident pas ».

Sur cette page, tu trouveras quelques exemples de pensées qui ont un lien avec la parole et le bégaiement. Tu en connais d’autres ?

Joie, colère, tristesse, timidité, peur sont des exemples de sentiments. Il y en a encore bien d’autres, par exemple : se sentir nerveux, se sentir tendu… Selon toi, quels autres sentiments peuvent survenir suite au bégaiement ?

Non, le bégaiement n’est pas contagieux !

Donc il est possible que ta sœur, ou ton frère, ou ta maman ou ton papa ou ton ami bégaie et pas toi.

Et, si tu bégaies, tu ne dois pas craindre de contaminer quelqu’un d’autre.

Donc ce n’est pas du tout la même chose que pour une grippe ou un rhume. Ces maladies sont bien contagieuses.

Sur 100 enfants plus jeunes que 5 ans (≤ 5 ans), 3 bégaient. Chez les enfants plus âgés et les adultes, 1 personne sur 100 bégaie.

Donc par hasard, il peut y avoir deux ou trois personnes dans la même classe qui bégaient.

Parler, tu en as l’occasion partout à la maison, avec d’autres enfants de ton âge, dans la famille et aussi à l’école. Donc le bégaiement peut aussi se manifester à l’école.

Certains enfants parlent beaucoup en classe et dans la cour. Si à ce moment-là tu bégaies, alors tous les autres pourront entendre et voir du bégaiement.

Si un enfant ne parle pas beaucoup ou ne doit pas raconter beaucoup, alors le bégaiement est très peu, voir pas du tout remarqué.

Celui qui a des difficultés à l’école pour parler ne doit pas hésiter à demander de l’aide.

Si tu as des difficultés avec ta parole à l’école, dis-le à tes parents ou à ton professeur. Peut-être qu’il y a un logopède à l’école. Il ou elle pourra t’écouter et chercher de l’aide ou t’aider directement.

Si un autre enfant t’entend bégayer, il se peut qu’il te pose une question.
Par exemple : « Tu bégaies ? »
Ou il veut en savoir plus. Par exemple : « Comment se fait-il que tu bégaies ? ».
Ces questions ne sont pas vraiment de l’ordre de la moquerie. Réponds donc honnêtement.

Si un autre enfant se moque de toi, te met sur le côté ou te dit des méchancetés car tu bégaies. Dis-lui que tu n’aimes pas ça et que ça ne te plaît pas. Essaye quand même de lui dire même si tu bégaies en le disant. Préviens aussi les adultes.

Si un adulte rigole ou se moque de ta parole, dis-le à l’adulte que tu ne trouves pas ça agréable ou vas le dire/mentionner à un autre adulte !

Attention ! Si c’est toi qui commences à te moquer de quelqu’un d’autre, il se peut qu’il réponde en se moquant de ton bégaiement.

Dans le cas de harcèlement et taquineries au sujet du bégaiement, que faire ?
  • Dire à l’enfant qui te harcèle ou se moque de toi que tu n’aimes pas ça, même si tu bégaies.
  • Dire à un adulte qu’on s’est moqué de toi, qu’on t’a harcelé. Cela peut être : ta maman, ton papa, ton professeur, ou tout autre adulte à l’école.
  • Si tu es suivi par une logopède ou autre spécialiste pour le bégaiement, ne pas hésiter à leur dire. Ils vont t’apprendre comment tu peux réagir. Ils vont également l’exercer avec toi.

Ce que les autres font quand ils entendent quelqu’un qui bégaie dépend de la manière dont la personne bégaie, de la personne qui écoute…
Les enfants ou les adultes qui entendent le bégaiement peuvent donc réagir différemment. Voici quelques exemples :
  • Écouter patiemment et laisser la personne s’exprimer
  • Dire : « respire bien »
  • Dire « parle plus lentement »
  • Dire : « calme, calme »
  • Dire : « tape avec ta main, ton doigt »
  • Dire : « recommence »
  • Dire le mot à ta place
Voici d’autres exemples de réactions :
  • Se fâcher, car tu bégaies
  • Ne pas te laisser parler
  • Montrer de l’empathie
Si tu crois en ces conseils sur le bégaiement, alors tu es sur la mauvaise voie !

Quelqu’un qui bégaie, bégaie car il est bête.
Quelqu’un qui bégaie, bégaie parce qu’il est paresseux.
Quelqu’un qui bégaie, bégaie parce qu’il ne fait pas attention à sa façon de parler.
Quelqu’un qui bégaie ne sait pas raconter des histoires.
Quelqu’un qui bégaie ne sait pas réciter des poèmes, ou ne sait pas bien faire du théâtre…
Quelqu’un qui bégaie est capable de parler parfois de façon fluide, DONC il peut être toujours fluide.
Quand quelqu’un bégaie, tu dois rechercher les causes, sinon tu ne sais rien n’y faire.

Oui, on peut aider quelqu’un qui bégaie.
Toutefois, toutes les aides ne sont pas adéquates.

Tout d’abord, quelqu’un va écouter comment tu parles. Elle posera également des questions à tes parents sur ta parole. Donc on va d’abord évaluer comment tu t’exprimes, quelle(s) gêne(s) cela représente pour toi…

Ensuite, on te dira si on peut t’aider et on t’expliquera comment cela va se dérouler, combien de temps cela va durer, ce qui peut changer… C’est ce qu’on appelle « la thérapie du bégaiement ».

Si quelqu’un peut t’aider pour ton bégaiement, le mieux est de te donner de l’aide directement. Il n’est pas favorable d’attendre que tu sois plus grand. Sinon, on risque que ton bégaiement évolue négativement et devienne difficile à modifier.

Le médecin, le logopède, le PMS, l’enseignant… connaissent des adresses de spécialistes dans le bégaiement.

Le bégaiement apparaît dans tous les pays, dans toutes les langues, dans tous les métiers…

Certaines personnes qui bégaient sont connues du public de par leur métier.

Certaines personnes connues qui bégaient participent à la diffusion de l’information sur le bégaiement. Ils constituent souvent une grande aide. Tu trouveras ci-dessous des exemples :

Rowan Atkinson of Mr. Bean (acteur)
Roi George V d’Angleterre (père de la reine actuelle d’Angleterre)
Albert Einstein (physicien et mathématicien allemand)

Va voir sur internet, tu verras que beaucoup de personnes célèbres rencontrent des difficultés similaires.